Justice pour son enfant enlevé
Indre-et-Loire : un Tourangeau demande justice pour son enfant enlevé par sa mère allemande.
Mathieu se bat depuis plusieurs mois pour obtenir la garde de son fils Paul, parti vivre en 2018 en Allemagne avec sa mère dans le cadre d’une garde alternée entre les deux pays. Mais la maman allemande a refusé le retour du petit garçon pour une année en France en juillet 2019.
C’est l’histoire d’amour de Mathieu, un Tourangeau qui rencontre une jeune allemande. Ils tombent amoureux, font un enfant, Paul, aujourd’hui âgé de 9 ans. Mais lorsque l’histoire entre les deux parents se termine, la maman allemande de Paul souhaite faire – dit-elle – découvrir la culture et la langue allemande à son fils. Mais depuis plusieurs mois maintenant, Paul est en Allemagne avec sa mère sans pour l’instant d’espoir de retour en Touraine.
De la garde partagée à l’enlèvement d’enfant
Lorsqu’ils se séparent en 2016, Mathieu et son ex-compagne mettent en place une garde partagée pour le petit Paul, mais la maman allemande souhaiterait que son fils grandisse entre les deux cultures et les deux langues, d’où l’accord trouvé à l’amiable par les parents. « Paul allait passer une année scolaire en Allemagne, puis reviendrait pour une année scolaire en France ainsi jusqu’à ses 12 ans » explique son père Mathieu, « et à 12 ans selon la loi française, il pourrait alors choisir où il voulait vivre. »
En 2018, Paul part donc pour sa première année de garde partagée en Allemagne avec sa mère. Tout se passe bien. Comme il n’a pas de vacances au printemps, son père et sa demi-sœur vont le rejoindre une semaine en Allemagne. Mais tout se complique au moment du retour en juin 2019 pour l’année en France. « On a eu quelques échanges de mails, puis on s’est téléphoné, car la maman avait besoin d’être rassurée, sur l’inscription à l’école, sur le club de foot, puisque Paul s’est mis au foot, sur mon organisation pour m’occuper de mon fils », explique Mathieu. « La maman m’a alors envoyé un mail pour me dire qu’elle était rassurée sur les démarches que j’avais faites, mais qu’elle ne le sentait pas ». Et depuis le papa et son fils se parlent deux fois par semaine par internet sous la surveillance de la mère du garçon.
« L’enfant quand il est sur le sol allemand ne peut plus partir » – Me Dupont-Baillon, avocate.
Mathieu se retrouve dans la situation de dizaines de parents victimes d’un enlèvement d’enfant. Maître Stéphanie Dupont-Baillon, l’avocate de Mathieu est spécialisée dans ce type de dossier. « Lorsque l’enfant arrive sur le sol allemand, il ne peut plus en partir. On se retrouve avec des enfants enlevés du jour au lendemain, qui ne peuvent plus parler français, qui n’ont plus de contact avec leur famille en France. »
Pour l’avocate, c’est un problème européen qui ne concerne pas que les parents français. « Il y a actuellement trois cents pétitions contre l’Allemagne au Parlement européen, il y a une résolution votée en novembre dernier pour mettre fin à ces pratiques qui existent depuis plus de 40 ans et le phénomène s’aggrave ».
Mathieu a également adhéré à l’association Enfance otages qui rassemblent des parents privés de leurs enfants. Sur le cas de l’Allemagne, l’association reçoit une dizaine d’appels par mois. Une audience aura lieu en Allemagne le 23 octobre pour une demande de retour puis le 28 novembre à Tours pour la garde de Paul en France.
La députée franco-allemande LREM Sabine Thillaye alertée
L’avocate de Mathieu, Maître Dupont-Baillon a sollicité la députée tourangelle Sabine Thillaye en tant que Présidente de la Commission des Affaires Européennes à l’Assemblée Nationale pour qu’elle inscrive ces enlèvements d’enfants au menu de la prochaine rencontre franco-allemande. Celle-ci a a fait savoir « qu’elle s’engageait à prendre contact avec l’Ambassade d’Allemagne à Paris ». Mathieu a également ouvert une cagnotte en ligne pour faire face aux frais de justice en Allemagne et en France.