Le commerçant de presse réintégré

La justice oblige la direction de la clinique d’Occitanie à réintégrer le commerçant de presse dans la boutique du hall d’accueil. Elle avait été «déménagée» en pleine nuit.

«Le groupe Elsan et la clinique d’Occitanie ne sont pas au-dessus des lois et c’est rassurant pour le petit commerçant que je suis» témoigne sous le coup de l’émotion Philippe Izquierdo, le gérant de la boutique presse -cadeaux qu’il occupait depuis 2009. Le bras de fer qui l’opposait à la direction de l’établissement hospitalier privé a tourné en sa faveur par voie de justice. Ses deux avocates toulousaines Maitre Cynthia Poignant et Stéphanie Dupont-Baillon avaient saisi en urgence le président du Tribunal de Grande Instance de Toulouse selon la procédure du «référé d’heure à heure». Elles avaient au préalable déposé une requête afin d’être autorisées à assigner ; ce qu’elles avaient obtenu. Elles ont plaidé mardi et la décision est tombée jeudi.

La clinique est condamnée à réintégrer Philippe Izquierdo dans la boutique sise dans le hall d’accueil et ce sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard. La clinique est également condamnée à payer les frais d’avocat, soit la somme de 2000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile et les frais de procédure. La direction a 48 heures pour appliquer cette ordonnance.

Entré en résistance, le commerçant de presse ne cache pas sa satisfaction après les «épreuves endurées qu’il qualifie de «harcèlement».

Les faits

Rappelons les faits. Il avait acquis ce fonds de commerce en 2009 et l’avait fait prospérer à la grande satisfaction des usagers et patients qui trouvaient chez lui divers revues et journaux dont La Dépêche du Midi, cadeaux, friandises, jeux…

En raison d’importants travaux engagés par la clinique dont nous avons rendu compte à plusieurs reprises et notamment la modernisation du hall d’accueil, la boutique avait été transférée ailleurs. Philippe Izquierdo accepta de bonne grâce ce déménagement.

Or à l’ouverture du hall le 7 février, la direction lui intima l’ordre de quitter les lieux pour le réinstaller dans un modulaire de chantier ; à l’écart de tout passage. Le 25 mars une nouvelle sommation lui était adressée. Le 31 mars il devait libérer l’espace de 20 m 2 . Il s’y opposa. Le matin du 13 avril en arrivant à la clinique il s’est aperçu que la serrure de la boutique avait été changée et que durant la nuit, vers 1 heure du matin, le contenu de la boutique avait été «déménagé» dans un bâtiment provisoire qui abrite le labo d’analyses et le service anesthésie. C’en était trop pour le commerçant.

Aujourd’hui Philippe Izequierdo a retrouvé le sourire. Il remercie tous les soutiens qu’il a reçus tant des usagers que d’une partie du personnel de la clinique dont plusieurs médecins.

Une pétition avait d’ailleurs recueilli environ 400 signatures.

 

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